La chaleur est étouffante. Mon pantalon en lin me colle au postérieur. J'ai le cœur qui commence à battre très vite.
Dans la salle, des gens que je n'ai jamais vu. Je cherche du regard, un visage familier. En vain. Fallait m'y attendre. Faire deux heures de route pour arriver en plein centre des Mauges afin de fêter le quart de siècle d'une amie de faculté et atterrir en pleine célébration familiale. Mais je ne sais pas pourquoi, j'étais assez motivée. J'ai parfois de drôles de motivations. Faut comprendre que de se rendre à une bringue où je sais d'avance que je ne connaitrais que la célébrée n'est pas un de mes exercices favoris. Mais la volonté de crier:"bouh! surprise!" était plus forte que ma réserve. Non! Pouf-pouf. Je recommence.
Mais j'étais trop curieuse de croiser son regard quand elle allait m'apercevoir.
Soudain, je la vois, vêtue d'une longue jupe colorée à motifs nigérians et d'un débardeur violet faisant la bise à un bonhomme au crâne dégarni. Et puis elle m'aperçoit. Elle ne s'attendait pas à me voir débarquer; surtout que je suis la seule représentante de l'époque fac-Ansker. Les autres se sont montrés uniquement enthousiastes lors de l'invitation.
Les noms et les liens de parentés défilent devant moi sans que je puisse en retenir deux ou trois. Je croise une vague connaissance. Le genre de personne que je fuis en prenant mes jambes à mon cou. Je suis souple. Pour l'instant, j'écoute son bonheur poliment et hypocritement. Je ne la connais pas assez pour dénicher l'impact qui pourrait venir fendre son beau miroir. Parce que devant tant de perfection et de réussite, je reste sceptique. Elle s'excuse quand je lui dis que je suis célibataire, puis me regarde d'un air condescendant:"oh! mais tu vas (re)trouver bientôt". Cette phrase sera son leitmotiv le temps de notre discussion, persuadée d'avoir fait une boulette en me demandant si j'avais quelqu'un. Je ne réponds rien et termine mon gobelet de soupe angevine. Cela me démange fortement mais je ne la connais pas assez pour montrer mon sarcasme.
J'apprendrai plus tard qu'elle se marie fin juillet.
Une autre personne est dans mon cas, Quinze. Elégant Hongkongais venu se perdre lors de ces réjouissances campagnardes. Nous faisons connaissance en VO. Il bredouille quelques mots français car il commence tout juste ses cours intensifs. Son enthousiasme à propos de la France, de Paris, de la bouffe française surtout m'effraye un peu. Je suis peut-être trop blasée. Je ne me fis pas de soucis pour lui car il fût rapidement pris en charge par des autochtones curieux, dont l'anglais se résume à my-name-is.
Il me posa quelques questions bizarres comme "do you like eating?" Traduis-la en français, ça ne te semble pas étrange? Et sinon dans la vie, j'aime manger!
Et "What do you think about a boy who could tell you that you've got beautiful eyes?" Moi, je n'ai pas vu plus loin que le bout de mon nez en répondant: "It sounds to me like a kind of cliché, don't you think?"
Tu crois que je lui ai foutu un vent? Parce que je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment, mais après quand je me suis repassée la scène dans ma tête sur le chemin du retour.
Mais j'étais trop curieuse de croiser son regard quand elle allait m'apercevoir.
Soudain, je la vois, vêtue d'une longue jupe colorée à motifs nigérians et d'un débardeur violet faisant la bise à un bonhomme au crâne dégarni. Et puis elle m'aperçoit. Elle ne s'attendait pas à me voir débarquer; surtout que je suis la seule représentante de l'époque fac-Ansker. Les autres se sont montrés uniquement enthousiastes lors de l'invitation.
Les noms et les liens de parentés défilent devant moi sans que je puisse en retenir deux ou trois. Je croise une vague connaissance. Le genre de personne que je fuis en prenant mes jambes à mon cou. Je suis souple. Pour l'instant, j'écoute son bonheur poliment et hypocritement. Je ne la connais pas assez pour dénicher l'impact qui pourrait venir fendre son beau miroir. Parce que devant tant de perfection et de réussite, je reste sceptique. Elle s'excuse quand je lui dis que je suis célibataire, puis me regarde d'un air condescendant:"oh! mais tu vas (re)trouver bientôt". Cette phrase sera son leitmotiv le temps de notre discussion, persuadée d'avoir fait une boulette en me demandant si j'avais quelqu'un. Je ne réponds rien et termine mon gobelet de soupe angevine. Cela me démange fortement mais je ne la connais pas assez pour montrer mon sarcasme.
J'apprendrai plus tard qu'elle se marie fin juillet.
Une autre personne est dans mon cas, Quinze. Elégant Hongkongais venu se perdre lors de ces réjouissances campagnardes. Nous faisons connaissance en VO. Il bredouille quelques mots français car il commence tout juste ses cours intensifs. Son enthousiasme à propos de la France, de Paris, de la bouffe française surtout m'effraye un peu. Je suis peut-être trop blasée. Je ne me fis pas de soucis pour lui car il fût rapidement pris en charge par des autochtones curieux, dont l'anglais se résume à my-name-is.
Il me posa quelques questions bizarres comme "do you like eating?" Traduis-la en français, ça ne te semble pas étrange? Et sinon dans la vie, j'aime manger!
Et "What do you think about a boy who could tell you that you've got beautiful eyes?" Moi, je n'ai pas vu plus loin que le bout de mon nez en répondant: "It sounds to me like a kind of cliché, don't you think?"
Tu crois que je lui ai foutu un vent? Parce que je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment, mais après quand je me suis repassée la scène dans ma tête sur le chemin du retour.
Ouai, tu lui as foutu un méchant vent ! En plus, c'est un mec qui aime MANGER quoi !
RépondreSupprimerMéchante, va :D
Un méga vent, même ! :D
RépondreSupprimerJ'en reviens pas qu'on puisse dire à quelqu'un "désolée", quand on apprend que la personne est célibataire, ça me sidère !
Il y a de sacrés arriérés, quand même...
Huhu, tu n'as pas craqué pour le charmant étranger?!
RépondreSupprimer@ Gaby: ah ça oui, il aime manger et boire. Moi, méchante? ;-P
RépondreSupprimer@ Kahlan: ouais, mon ex serait décédé, sa réaction aurait été la même, je pense. Bouh, le célibat, c'est le mal, brrr :-D
@ July: si je l'ai trouvé plein charme. Il était très galant. Mais je n'ai pas calculé une seconde, qu'éventuellement, je pouvais lui plaire.