05 juillet 2010

Pari

C'est con les paris. Cela peut t'amener à faire n'importe quoi. Si tu perds. Si tu gagnes.
Il s'est trouvé que j'ai perdu un pari. Mon gage était une étude socio-anthropologique d'une soirée passée en boîte. Enfin, j'ai préféré le prendre de cette manière-là. En vrai, une jolie étoile bretonne m'avait convié à fêter ses 26 années de vie. Je l'aime bien. J'ai essayé de négocier en lui disant que m'enfermer avec des gens que je ne connaissais pas juste pour danser, c'était pas un de mes trips habituels. Puis, elle m'a sorti les yeux façon chat botté.
Bon. D'accord. Mais à minuit et demi, je suis rentrée.

Car demain, y a école!

Une boîte est un lieu où on passe de la musique assez fort pour que tu ne puisses pas t'entendre parler et où on vend de l'alcool pour inciter des gens qui ne se connaissent pas à danser. Pour y entrer, il faut montrer patte blanche et si tu es de sexe féminin, tu auras plus de facilité à franchir le seuil. Attention, tout le monde ne rentre pas obligatoirement. Il y a des messieurs baraqués et aussi aimables qu'une porte de prison qui choisissent les élu-es de la soirée.

Nous étions quatre demoiselles et nous ne sommes pas restées dehors trop longtemps. Je m'étais peint les paupières en noir pour me fondre dans la masse. J'avais moyennement bu, consciente de mon rôle important à mener dans cette étude capitale. Et je risquais de m'amuser et de trouver tout cool alors que je devais rester sérieuse, sage et totalement neutre. Je te livre sobrement mon carnet de bord de la soirée.

Etude débutant à 23h50:
Nous voilà rendues au milieu des marais devant une grand bâtisse. Nous ne sommes pas seules. Un groupe d'une trentaine de personnes patiente déjà dehors en sautillant. Avant de faire la queue, nous tergiversons sur la douloureuse question du vestiaire et des sacs à main. Puis, nous rejoignons les futur-es élu-es.
Première remarque: j'ai l'âge d'être leur grande sœur.
Deuxième pensée venant contredire la première: mais je ne fais pas mon âge, on m'a réclamé ma carte d'identité pour boire une bière plus tôt dans la soirée. Tout va bien. Les individus semblent tous être sortis du même moule vestimentaire. On ne m'a pas dit que c'était soirée à thème.
Dernière remarque avant de rentrer: à leur âge, je jouais encore à la poupée et je ne ratais aucune émission des Minikeums.

00h00:
Je partage mon vestiaire. Celle qui fête sa venue au monde tente de me soudoyer en me montrant les tarifs pour les bouteilles. Je fais non de la tête et je suis immédiatement convaincante.

00h15:
Nous pénétrons dans la salle principale. Un bar sur la droite où trônent les bouteilles d'alcools forts mises en valeur par des spots. Sur la gauche, des cubes faisant usage de sièges pour les danseurs fatigués. Plus loin, des petits podiums disséminés autour d'un vaste espace. J'en déduis que ce dernier est la piste de danse mais je reste encore sceptique quant à la raison de ces podiums. J'en découvrirai certainement un peu plus au fil de la soirée.

00h30:
Du monde arrive petit à petit mais se trouve irrémédiablement attiré au bar et aux cubes. Personne ne danse, malgré le petit bonhomme, dans son aquarium personnel (au moins, on ne viendra pas l'embêter) qui s'échine à vouloir faire danser les gens.

1h00:
Après une demie-heure, où, collés au bar ou les fesses vissées aux cubes, on s'est longuement jaugés et matés, les premières audacieuses se rendent sur la piste. Elles sont trois et portent des tee-shirts probablement de la taille de ceux de leur père. Ah! Pardon! Ma voisine vient de me dire que ce sont des robes. Autant pour moi. Elles se mouvent au rythme du morceau, se touchent et se p'lotent. Je suppose une attitude lesbienne jusqu'à ce je me rends compte qu'elles ne s'embrassent pas. Hypothèse infirmée. Elles s'amusent, juste. Je me demande si ce comportement est une habitude dans ce genre d'endroit. Je regarde mes compagnes. Non pas qu'elles soient moches, mais je ne me vois pas jouer ce genre de rôle avec elles. Question de génération, certainement.


à suivre...

8 commentaires:

  1. J'ai arrêté de compter les années où je ne suis pas aller gigoter en boite.
    Indice : Y avait encore des slows.

    ;)

    RépondreSupprimer
  2. Haaaaa, on attend la suite là !!! Ça me rappelle ma jeunesse tout ça (sic) :D

    RépondreSupprimer
  3. Ça fait des années que je ne suis pas allée en boîte et je viens de me rappeler pourquoi! Merci!

    RépondreSupprimer
  4. Ou alors question d'alcool ingurgité : tu n'avais sans doute pas assez bu !:D
    En tout cas, la boite, bof bof, pour moi, même si j'aime bien lâcher prise de temps en temps.

    RépondreSupprimer
  5. C'est courageux, perso je ne mets plus les pieds en boîte depuis, depuis, depuis, depuis... ouh lalala, parce que trop de bruit impossible de discuter sans faire répéter ton interlocuteur ou trouver un endroit vraiment isolé... trop dragueur lourdingues... etc

    RépondreSupprimer
  6. @ Dom: ouais, ça doit dater ;-) pas un seul slow de toute la soirée mais plutôt des danses lubriques!

    @ Gaby: la suite arrive bientôt :-)

    @ Delph: mais je t'en prie :-D

    @ Kahlan: je te rassure, ça n'a jamais été mon trip, même ivre morte.

    @ Natacha: ah, c'est sûr, ce n'est pas en boîte que tu refais le monde ;-) Cela se compte sur les doigts d'une seule main le nombre de fois où je suis allée en boîte.

    RépondreSupprimer
  7. Je découvre ton blog et le 1er article me donne envie de tout lire ici ;)

    RépondreSupprimer
  8. Bienvenue ici Sundayintherain! Et merci pour ton commentaire. Un conseil: ne lis pas les premiers articles, ils sont pas terribles ;-)

    RépondreSupprimer