17 juillet 2010

Pari - 2


1h30:
Je peux dire que cette heure équivaut au coup de feu dans la restauration. La tendance d'une heure auparavant s'est totalement inversée. Je tente de danser. Je dis bien tenter car il y a quelques uns qui sautent de façon désordonnée. Je suppose qu'ils se sont trompés, qu'ils sont sourds et se croient à un concert de métal.
Je regarde autour de moi et je me rends compte que Swarovski a soldé ses bijoux auriculaires et que Dop faisait des offres promotionnelles sur ses coiffants ces derniers jours.

1h45:
Je continue à faire de l'exercice sportif. En d'autres termes plus ordinaires, je danse, quoi! Mes camarades tentent de nouer le dialogue. Entre elles, ça a l'air de marcher puisqu'elles se répondent et rient. Avec moi, curieusement, ça ne fonctionne pas. Je me contente de hocher la tête. Le secouage des épaules et la moue sont une autre variante. Pour être honnête, mes oreilles sont très accaparées par la musique aux basses saturées et aux paroles saccadées. Soudain, j'entends que ce soir, c'est ma soirée, que tout le monde est chaud, que l'ambiance est au top niveau, que les filles enlèvent le haut car ce soir on va pécho. Je décide de ne pas répondre à de telles provocations et pour me remettre de cette belle prose, je me dirige vers le bar.

2h00:
Sirotant mon verre en plastique, je reprends mes esprits. Globalement, la population de cet endroit est assez homogène. Pourtant, d'un coup d'oeil, je remarque tout de suite un couple atypique. Moyenne d'âge: la quarantaine. Vêtements et chaussures de randonnée. La femme est particulièrement contente d'être là. Je la vois frapper des mains et effectuer de nombreux pas chassés. Son mari danse à contre-rythme et saute
sur tout ce qui bouge
partout. Seraient-ils sous ecstasy? C'est une hypothèse à envisager.
J'apprends enfin l'utilité des petits podiums que j'ai décrit précédemment dans mon carnet de bord. En fait, on peut danser dessus. Mais il doit y avoir un autre intérêt.

2h15:
Ah, je viens de constater un intérêt, d'ordre lubrique. Un sujet féminin se trémoussant, est rejointe par un sujet masculin qui se colle à elle. Ah! il enlève son tee-shirt. C'est vrai qu'il fait chaud ici. A moins que ce soit pour que le sujet féminin soit aux premières loges du spectacle: "admire-mes-tablettes-de-chocolat-et-mon-torse-sans-poêle". C'est une possibilité. Le sujet féminin a la tête baissée et les yeux mis-clos car elle est en communion avec la musique.
Au bout de quelques minutes, le sujet masculin appelle son copain à la rescousse, d'un signe de tête. Le podium est petit pour trois mais en se serrant et en formant la figure du sandwich: un devant, un derrière et elle entre eux deux; ça passe.
Le bon copain n'attend pas trop longtemps pour agripper ses mains aux hanches de la fille. A plusieurs reprises, je note quelques clins d'œil échangés entre les deux "tranches de pain". Soudain, pour une raison inexpliquée, le sujet féminin quitte le podium. J'en connais au moins deux qui ne conclueront pas ce soir.

2h45:
Non, je ne rêve pas. C'est bien de la mousse qui tombe du plafond, se déverse dans la salle et commence à nous submerger. Je tente de fuir avec mes camarades. Nous nous retrouvons dans un coin de la salle épargnée par la mousse. Je joue avec avec mes chaussures. Est-elle collante? Est-elle parfumée? Malheureusement, je n'ai aucun moyen pour la prélever et l'emmener à examiner au labo (genre!). Vu la couleur changeante de mes chaussures, la mousse mouille. Essaye de le dire à voix haute: la mousse mouille. Alors?
D'un commun accord, nous changeons de salle car nous ne sommes pas équipées pour nous vautrer dans la mousse et accessoirement placer discrètement quelques mains aux fesses me sort une de mes accompagnatrices. Il me reste encore tellement de choses à découvrir.

3h00:
Nous pénétrons dans une salle à l'atmosphère rétro avec beaucoup plus de fauteuils et de tables. La musique y est moins forte et plus... vintage. Il y a un grand miroir au fond de la salle, si éventuellement, l'envie prend de nous regarder, encore et encore. La moyenne d'âge est plus élevée. Quoique que ça m'emballe moyen d'être fixée par un monsieur qui à l'âge de mon paternel.
Nous nous rafraîchissons à la vodka quand soudain, une fille au regard vague et aux pas hésitants m'invite à danser avec elle. Je refuse poliment, prétextant mon verre. Mais elle insiste énormément. C'est dans ce genre de situation que tu tentes de grappiller un grain de solidarité de la part de ton entourage. Là, je n'ai pas de chance, tout le monde me jette dans ses bras. Après m'avoir marmonné qu'elle ne veux pas danser toute seule sur ce morceau, elle pose sa tête sur mon épaule et se laisse porter. Elle semble avoir abusé de la fragrance rhum-cranberries-django tout au long de la soirée. Je me comporte en parfaite gentlewoman jusqu'à ce qu'une amie vienne l'excuser et la récupérer à la fin de notre slow.

3h45:
Je note un gros coup de barre de la part de mes camarades et moi-même, ma vigilance diminue. Les fauteuils sont confortables, la lumière est tamisée. Je me demande si je peux pas piquer un p'tit roupillon, l'air de rien. Mais brusquement, on me tire de ma semi-somnolence et je suis poussée vers les vestiaires, puis la sortie. C'est ici que s'achève mon étude socio-anthropologique d'une soirée passée en boîte. Conclusion(s)? (baille). Plus tard.

2 commentaires:

  1. Conclusion ? Je suis sûre que tu t'es quand même un peu amusée !
    Disons que ce n'est pas le genre de soirées que je préfère, surtout quand certains deviennent un peu trop lourds et crétins. C'est souvent le cas, d'ailleurs.
    Je ne sais pas trop quoi en penser, au risque de paraitre ennuyeuse, je crois que je préfère une soirée à papoter, avec ou sans alcool.

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  2. Je n'ai pas été emmerdée par de gros lourds. J'ai eu de la chance. Je me suis (un peu) amusée mais ce genre de soirée restera exceptionnelle :-)

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