Summer love

Ils auraient quand même pu au moins me rappeler. Même s'ils avaient dit qu'ils le feraient.

Je déteste les gens qui te disent qu'ils vont t'appeler car ils n'appellent jamais au final. 
Je déteste attendre que mon téléphone s'agite et clignote.

Pourtant, le temps d'une semaine, j'y ai cru. J'ai cru que je pouvais partir d'ici. J'ai cru que c'était tellement simple finalement : tu postules, tu es convoquée en entretien et tu es retenue. Et tout ça du premier coup.

Eh bien, c'était trop beau et trop facile!

Je me revois tomber sur l'annonce, guettant la date de clôture des candidatures. Me dire qu'il me reste une semaine à l'aise.
Me remettre péniblement dans l'exercice de me vendre, de donner envie au recruteur et de faire rêver.
Je n'ai pas trop réfléchi, je ne me suis pas trop posée 1 000 questions avant de postuler et c'est là, que j'ai pris conscience de ma liberté. Ne disposant d'aucune attache, n'ayant de compte à rendre à personne, excepté mon employeur. 

Envoyer mon courrier, étant persuadée qu'habitant actuellement à plus de 1 000 km de là où était situé le boulot de mes rêves, je ne serai jamais convoquée en entretien.

Mais, en plus de l'accent du midi, ces recruteurs avaient de l'humour et ont souhaité me rencontrer. 

12h de train pour 3h sur place et 3/4h d'entretien. Ratio parfaitement équilibré.
Au retour et durant les deux jours qui ont suivi, les sentiments de peur et d'excitation s'enlaçaient tendrement dans mon esprit. Et si? 

Au fur et à mesure que les jours ont passé, le Sud s'est s'éloigné petit à petit. La promesse de soleil, de grande ville et de découverte n'a pas été tenue. 
Pour me rassurer, je me suis raccrochée aux branches de mon idéal. 
Une seule chose dont je suis sûre c'est que Naoned est indétrônable.