29 avril 2014

ça ira

Le jour où ça ira, tu te rappelleras des nombreux soirs où tu es rentrée chez toi, partagée entre l'énervement et les pleurs.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras des fois où tu t'es perdue dans ton lit. 
Le jour où ça ira, tu te rappelleras des relations qui n'étaient pas faites pour toi mais pour les autres.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras de cette ville qui ne t'a jamais réussi.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras de ces samedis soirs qui ont fini par ressembler à des dimanches soirs.
Le jour où ça ira, tu repenseras au souvenir perdu de ces lointaines étreintes.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras de toutes les fois où tu t'es demandé pourquoi (pas) moi. 
Le jour où ça ira, tu te rappelleras très fort de ta jupe porte-bonheur.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras de tes principes de vie solo.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras du silence assourdissant de ton appartement presque vide.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras des bras que tu t'inventais pour trouver le sommeil plus facilement.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras du téléphone qui décida subitement de ne plus sonner.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras de tous ces couples que tu as vu naître en deux ans.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras de ces filles devenues subitement chieuses une fois casées. 
Le jour où ça ira, tu te rappelleras à quel point tu étais à fleur de peau et aigre comme du vin ayant mal tourné.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras les week-ends passés à ne rien faire, ne quittant ton lit que pour aller manger et te dégourdir la vessie.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras tous ces mots, miroirs cruels de ta solitude aux autres et tous ces moments où tu t'es sentie en trop et pas à ta place.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras ces fois où tu déclinais leurs invitations sans aucun motif valable, excepté le manque d'envie.
Le jour où ça ira, tu te rappelleras le rôle de la célibataire-aimant à boulets qui ne faisait rire que les autres. 
Le jour où ça ira, tu repenseras au bidet de ta salle de bains, qui aurait pu être le responsable parfait de tous tes maux.
Le jour où ça ira, tu n'auras rien oublié de tout ça. 




 

3 commentaires:

  1. Joli texte, qui m'émeut. J'espère que ça ira, alors, et vite !:)

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  2. Le jour où ça ira, tu repenseras à ce blog et tu souriras... si si :)

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  3. à ça ira, ça ira, ça ira ♪♫♪ t'inquiète pas ! désolée, chansonnite aiguë comme d’habitude. je te cite ma dernière papillote de l'année, que j'ai vu comme un signe qui allait marquer la suite de l'année 2014, et qui peut t'aider aussi : "Toute ascension vers un endroit merveilleux se fait par un escalier en spirale" (Francis Bacon)

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