07 février 2010

Nicolas Rey

Fait inhabituel: je vais causer littérature ici. Enfin, littérature. Si, littérature. (Excuse-moi, je monologue intérieurement

et ça se voit à l'extérieur
) Plusieurs crans largement au-dessus des Marc Lévy, Guillaume Musso et Cie.
Tous ses livres sont au chaud dans ma bibliothèque. Cornés. Pliés. Manipulés. Post-ités. Je le suis depuis presque ses débuts. Je l'ai rencontré au détour d'une rangée de bouquins de poche. Son livre était mince, joliment décoré et son 4è de couv' a fait le reste. 13 minutes. De même pour celui d'à côté. Mémoire courte.
Quelques mois plus tard, je le retrouve au sein d'une grande bibliothèque. Le livre est un peu plus gros et ne possède pas le ton de ses prédécesseurs. Un début prometteur. Mais reste à relire. Comme tous les autres d'ailleurs. Courir à trente ans rejoint le trio.
Les tourments amoureux, l'amitié, les affres masculines, sont des thèmes qui reviennent souvent dans son oeuvre et qui se greffent au même style de personnage, celui du trentenaire parisien pour qui malheureusement l'heure de l'entrée dans la vie rangée a sonné.
Et puis après, j'avoue que je l'ai perdu de vue. Je sais qu'il a été chroniqueur dans différentes émissions et sur différentes chaînes. Il y a plusieurs semaines, je le vois à la télé dans le rôle de l'invité, venu parler de son dernier léger passage à vide. Je le suis, zapette à la main: le

pub
grand pub journal pub, le café de Picouly, 7 à 8 et pour finir On n'est pas couché. Et là, je ne sais pas ce qui m'arrive mais je suis touchée. Son visage est bouffi, ses cheveux ont blanchi, sa voix est tremblotante mais il lui reste toujours son regard malicieux et même son humour après toutes ces années conjuguées à l'alcool, la cocaïne et aux médocs. Ces années qui se résument au titre de son dernier livre: Un léger passage à vide. Je suis émue par ce qu'il dit, ce qu'il a vécu, sa volonté de s'en sortir pour son fils et son combat contre les paradis artificiels. Il avoue d'un air rieur qu'il a été plus dur d'écrire à jeun et qu'il a mis plus de temps à rédiger son dernier livre.

Non, je n'ai pas acheté ce livre par pur voyeurisme. J'ai acheté un livre par souci pratique de compléter ma collection mais surtout parce que:
j'aime le style Rey: un sens précis de l'aphorisme, des phrases longues, brèves, tantôt ironiques, tantôt graves, jetées ça et là tout en étant en cohérence avec les autres qui composent le roman. Un léger passage à vide est certainement le plus personnel de tous les livres de Nicolas. Je n'aime pas le terme d'autobiographie car il y a toujours une part de fiction dans un roman. Un léger passage à vide, c'est aussi des instantanés de vie qui ne sont pas chronologiques, sinon ce serait trop facile. L'auteur a sa part de boulot et le lecteur également! A ne pas rater: le point de vue qui bascule vers celui d'Hippolyte, son fils.
Les personnages de Nicolas Rey étaient terriblement séduisants en noctambules fuyant leur (soi-disant) médiocrité en se perdant dans le tourbillon des soirées branchées, des rencontres et des distractions d'un soir. Ce personnage de Nicolas Rey est encore plus attirant en père responsable et lucide, dévoilant ses faiblesses et ses fragilités.

Un second avis? Va lire celui de l'excellent Gaby.
Il est prévu que Nicolas Rey se déplace jusqu'à Naoned où il sera en dédicace
à la Fnac, le 12 février à 17h30.
Arriverai-je au rendez-vous à l'heure, le livre dans mon sac à main
et en dissimulant ma timidité? A suivre.

5 commentaires:

  1. Pas lu.
    Mais entendu beaucoup de bien.
    A envisager, donc..

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  2. Merci, tu m'as donné envie de le lire. Un livre de plus pour la semaine prochaine, cool !

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  3. Il est bien ce type. Faut vraiment que je lise les autres ... Merci pour le "excellent" ;-)

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  4. Je ne le connais que par ses chroniques, mais n'ai jamais lu un de ces livres. Why not, en tout cas, tu en parles bien !

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  5. @ Manu: à sérieusement envisager même :-)

    @ Papillote: cool si je t'ai donné envie de le lire, c'était le but!

    @ Gaby: ouep, très bien! De rien pour le "excellent" ;-)

    @ Kahlan: et moi c'est l'inverse, je ne le connais que par ses romans :-)

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