Vengeance

Billet rédigé pour l'énooooooooooooooorme concours de Manu.

Pour mieux comprendre la suite, mieux vaut se référer ici, car je n'aime pas me répéter. Je n'ai jamais raconté le tome 2 de l'histoire car je n'ai pas eu de foule en délire et partisane pour une suite.

Aujourd'hui pour l'énooooooooooooooorme concours, je me lâche et livre le récit de ma vengeance envers ce monsieur. On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Pour ma part, cela n'a pas traîné.

C'est préférable d'avoir des ami-es autour de soi quand on reçoit un texto de rupture. Un texto laconique peut donner des idées de douce vengeance. Et c'est encore mieux quand on a des ami-es qui sont sur la même longueur d'ondes et qui ne sont pas avares d'idées. J'étais sortie quelques mois avec ce damoiseau qui, je le rappelle, ne vivait que pour les combis et les cox (oui, on rencontre de drôles personnes en soirée étudiante) et qui possédait un combi noir retapé à neuf. Je n'eus pas à gamberger très longtemps. Avec mes deux acolytes, on élabora un scénario parfait puis on mis notre plan à exécution deux jours après.

La nuit avait été blanche, musicale, alcoolisée et faite de rencontres foireuses dont on eut du mal à se débarrasser. A potron-minet, nous nous rendîmes sur les lieux de la vendetta, à quelques centaines de mètres de mon ancien chez moi. Le combi était stationné devant chez lui. Pas un chat. Excitées, on se mit à la tâche rapidement et avec application. On s'était dit, rien qui endommage car la durée de la relation et le nombre d'heures passées à remettre ce véhicule à neuf, ne le justifiait absolument pas. Juste un relooking à notre façon qui pourrait égayer ce combi des pompes funèbres. Et puis cette décoration tombait pile-poil car le lendemain, le jouvenceau se rendait à un rassemblement national de combi. On lui rendait service en quelque sorte car on lui offrait l'occasion de se faire remarquer. Durant toute l'opération, on essaya de réfréner nos fous rires pour être les plus silencieuses possibles. Surtout, que tout ce joyeux spectacle se déroulait sous ses fenêtres. Cinq minutes après et après le passage d'une voiture qui nous interrompit momentanément dans notre entreprise, on prit garde de ne rien laisser traîner. On s'était posé la question de laisser une signature puis on a abandonné l'idée. Tout comme celle de rester poster dans un coin pour voir sa réaction, si émoustillante mais beaucoup trop dangereuse pour prendre le risque. Avant de partir, je pris quelques clichés pour immortaliser cet état de fait.

Pour égayer ce combi noir, nous avons pensé à le décorer de PQ rose et blanc afin de lui apporter une touche un peu plus gaie. De la mousse à raser sur les vitres est venue compléter le relooking, ainsi que de la farine sur le toit pour simuler une sorte de neige. Enfin, en guise de touche finale, une de mes compères s'est appliquée à coller des stickers en forme de lettres sur les enjoliveurs et à signer en mousse à raser (parce que fallait finir la bombe) sur la carrosserie un message plutôt revendicatif.

Ce fut une douce vengeance organisée, efficace et ne demandant pas trop de temps. Mon plus grand regret est ne pas avoir pu capter la réaction de l'heureux propriétaire. A vrai dire, je pense sincèrement qu'il ne m'a pas soupçonné, puisque, tu n'en doutes pas, je suis sage comme fille!