Je me suis arrêtée curieusement 11 ans plus tard. Presque jour pour jour. Je dis curieusement car la raison m'échappe encore. Peut-être parce que je trouvais que 11 était le chiffre parfait, que le temps se faisait long ou que je m'étais lassée. Huit cahiers se sont entassés ainsi dans une valise et ont été le support de l'expression d'une fillette de 11 ans jusqu'à celle d'une jeune fille de 22 ans.
Tous témoignent du moi profond, de gamineries, du manque flagrant de confiance en soi, de mal-être adolescent et de questionnement sur l'avenir. Mes journaux intimes sont irremplaçables et reflètent, j'ose espérer, mon évolution. Même si j'ai arrêté de tenir un journal, ce blog n'est en aucun cas un substitut électronique. Car la différence entre un journal intime et un blog est de taille: l'ouverture au lecteur. On ouvre un blog en espérant se savoir lu. On commence un journal intime en espérant que jamais personne ne tombera dessus avec toutes les saloperies qu'on y raconte sous le coup des émotions. Je ne raconte pas les mêmes choses à l'écran que sur papier. Et d'ailleurs, il me serait impossible de le faire car cela n'est pas mon intention. Et puis cela voudrait dire qu'ici deviendrait un lieu kleenex. Super!
Mon blog, je le veux plus léger que mes journaux intimes. Cependant, je dois noter que le besoin d'écrire est toujours présent et vital: que ce soit pour griffonner des pages ou taper frénétiquement sur un clavier. Aussitôt écrit, aussitôt assouvi!
La relecture de l'oeuvre de ma vie m'est particulièrement pénible. Elle ne m'apporte aucun plaisir. Je redécouvre des faits fâcheux noyés dans mon inconscient sélectif. Je relis des lignes désagréables réouvrant des plaies que je croyais cicatrisées pour de bon. Depuis le temps. Je revis des histoires tragicomiques de gamines. Même si par moments, je trouve mes anciens propos terriblement niais, j'ai encore du mal à prendre du recul sur des histoires laissées en jachère. Des personnes qui, lorsque je repense à elles, me laissent un goût encore affreusement aigre dans la bouche. Je n'ai pas encore tourné la page pour tout apparemment.
J'avais et j'ai toujours le souci du détail. Je me demande ce qui m'est passé par la tête pour que je consigne tout ça pendant 11 ans. Dans les premiers tomes, c'est style je raconte ce que j'ai mangé le jour même, voire même à quelle heure je suis allée aux toilettes... Je pense qu'au début, je n'avais pas l'intention de garder mes écrits, genre les faire lire plus tard, les léguer à ma mort (waouh! quel héritage!) ou encore mieux...les publier. Quelle prétention! Je ne vois pas l'écriture faite pour être conservée ad vitam eternam. Alors, je sais pas quoi faire de ces huit cahiers qui commencent à peser lourd. J'ai bien envie de les brûler lors d'un feu de joie par un soir de lune ascendante en invoquant le dieu des journaux intimes revêtue d'une tunique pourpre... Les faire mourir lentement en les éliminant page après page par la broyeuse... M'en aller les enterrer au pied d'un chêne dans le petit bois près de chez moi, la pelle de plage sur l'épaule... Les dissimuler parmi les prospectus et se charger d'aller vider la caisse à papier... Bref! Je ne sais pas ce qui me retient de m'en débarrasser.
Tous témoignent du moi profond, de gamineries, du manque flagrant de confiance en soi, de mal-être adolescent et de questionnement sur l'avenir. Mes journaux intimes sont irremplaçables et reflètent, j'ose espérer, mon évolution. Même si j'ai arrêté de tenir un journal, ce blog n'est en aucun cas un substitut électronique. Car la différence entre un journal intime et un blog est de taille: l'ouverture au lecteur. On ouvre un blog en espérant se savoir lu. On commence un journal intime en espérant que jamais personne ne tombera dessus avec toutes les saloperies qu'on y raconte sous le coup des émotions. Je ne raconte pas les mêmes choses à l'écran que sur papier. Et d'ailleurs, il me serait impossible de le faire car cela n'est pas mon intention. Et puis cela voudrait dire qu'ici deviendrait un lieu kleenex. Super!
Mon blog, je le veux plus léger que mes journaux intimes. Cependant, je dois noter que le besoin d'écrire est toujours présent et vital: que ce soit pour griffonner des pages ou taper frénétiquement sur un clavier. Aussitôt écrit, aussitôt assouvi!
La relecture de l'oeuvre de ma vie m'est particulièrement pénible. Elle ne m'apporte aucun plaisir. Je redécouvre des faits fâcheux noyés dans mon inconscient sélectif. Je relis des lignes désagréables réouvrant des plaies que je croyais cicatrisées pour de bon. Depuis le temps. Je revis des histoires tragicomiques de gamines. Même si par moments, je trouve mes anciens propos terriblement niais, j'ai encore du mal à prendre du recul sur des histoires laissées en jachère. Des personnes qui, lorsque je repense à elles, me laissent un goût encore affreusement aigre dans la bouche. Je n'ai pas encore tourné la page pour tout apparemment.
garde ! on sait jamais, tu pourras peut-être faire chanter quelqu'un avec !
RépondreSupprimer11 ans d'écriture ? je trouve ça génial ! à conserver absolument !!
RépondreSupprimerLe blog, il a pas pris le relais du journal intime ??
RépondreSupprimerJ'adore relire les miens, le problème c'est qu'il semble que je les ai laissés en France alors que normalement il y en a un que j'emmène toujours... Du coup je consigne ma vie sous Word maintenant!
RépondreSupprimerJe t'envie d'avoir ces cahiers intimes, c'est précieux et que de souvenirs à l'abri !
RépondreSupprimer11 ans d'écriture, impressionnant dis donc! Cela ne doit pas être évident de relire certains passages, mais je garderais quand même ce petit jardin secret écrit!
RépondreSupprimerCe qui te retiens de t'en débarrasser? Ben 11 ans d'écriture sur soi ce n'est pas rien. Tu devrais les garder.
RépondreSupprimer11 ans de journal, waouh, moi je tenais quinze jours!
RépondreSupprimerComme toi je notais ce que je mangeais!
C'est vrai que le blog n'a aps la même fonction, tu t'adresses à un public. Ecrire pour être lue, c'est très différent...
garde les... on ne sait jamais par un dimanche d'ennui
RépondreSupprimerD'expérience, à chaque fois que je prenais la décision d'enfin trier et jeter, je me retrouvais à en avoir envie/besoin dès le lendemain !!
RépondreSupprimerEt puis qui sait, dans quelques (dizaines ?) d'années t'auras définitivement pris assez de recul pour relire ces écrits avec plaisir ?
veinarde ! je n'ai jamais été assez perseverante pour tenir le mien plus de 3 jours !
RépondreSupprimerGarde-les précieusement, ces instants de ta vie! Même si tu ne peux que partiellement les affronter encore, pense à eux quand tu auras des grands enfants qui souhaiteront connaître des parcelles de leur maman. Je m'éclate un max avec mes carnets de jeune fille, en lisant des extraits à mon fils, cela permet de garder un lien avec ses problématiques de pré ado. Cela nous fait un bien fou! On s'aperçoit ainsi qu'on n'est pas si différents que ça, au final...
RépondreSupprimerJe suis une grande gardeuse, alors évidemment je te dirais garde garde garde. Surtout que 11 ans c'est pas rien. Après je ne sais pas apparemment ils te gênent un peu ces cahiers aussi bien au niveau de l'encombrement qu'au niveau sentimental, donc peut-être que les jeter ce serait tourner une page supplémentaire, comme celle de l'arrêt brusque... En tout cas 11 ans je suis impressionnée, j'ai jamais réussi à en garder plus d'un an!
RépondreSupprimer@ Marinette: :-)
RépondreSupprimer@ Léna: ravie de te revoir par ici!
@ emanu124: je peux t'assurer que non.
@ Delph: moi, ça me gêne car quand je les relis, je n'éprouve aucun plaisir. Et continuer un journal sous Word, je ne sais pas comment tu fais. Le contact avec le papier ne te manque pas?
@ mamzellescarlett: 11 ans de souvenirs.
@ Caro: ce n'est pas évident. Je ne sais pas ce qui m'a prit mais je m'y suis plongée dedans la semaine dernière. Et j'aurai pas du!
@ Alice: oui, tu as peut-être raison. 11 ans de souvenirs, ce n'est pas rien.
@ Sarah: en ce qui concerne détails de la vie quotidienne, je suis servie quand je lis le premier. Après ça se calme. Mais c'est sûr qu'écrire quand on sait qu'on va être lu, on a malgré tout, une petite auto-censure.
@ lili est insolente: non, ça ne me tente vraiment pas :-S
@ JS: c'est vrai que j'ai peur, qu'une fois débarrassée de ces journaux, j'éprouve le besoin de les relire! Attendons 11 ans et voyons ce qu'il en est! :-D
@ la perchée de service: :-)
@ Med'celine: c'est bizarre mais je n'ai jamais écrit de journal intime dans l'optique de montrer mes écrits à quelqu'un de ma famille... Je sais que ma mère a tenu des carnets mais ne m'a jamais fait partager ce qu'elle avait écrit.
@ Tink again: le truc c'est que à chaque fois que je les relis, je me fais avoir. J'ai le cafard après, je ne suis pas bien. Mais pourtant, ça ne m'empêche pas de recommencer quand l'envie folle me prend. Le truc ce serait peut-être de les garder sans les relire! Ou du moins pas avant que j'ai pris assez de recul.
J'ai jeté mes anciens journaux intimes, mais j'ai gardé les plus anciens. Je ne sais pas ce qui me retient non plus.
RépondreSupprimerC'est bizarre que tu aies gardé les plus anciens. Tu as longtemps tenu un journal intime?
RépondreSupprimerj'en avais un ... jusqu'à ce que ma mère le lise. depuis c'est fini !
RépondreSupprimer:-S Mes parents n'en ont jamais rien su.
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