15 décembre 2008

Soupir

J'aurai aimé te pondre un p'tit post plein d'humour et d'humeur comme je sais le faire (oui je suis modeste).
J'aurai aimé te raconter mes gaffes de la semaine dernière (mais point de gaffes, il n'y a eu).
J'aurai aimé te raconter mes formidables aventures et le déroulement passionnant de ma vie (mais il aurait fallu que je fasse preuve de beaucoup d'imagination).
J'aurai aimé te raconter mon environnement de travail et les blagues lourd-dingues de mon collègue de boulot (encore faut-il que ce soit du vécu).
J'aurai aimé te pondre un p'tit billet sans prise de tête pour te changer les idées et qui ne fasse pas tâche en ces temps sacrés de fin d'année où tout doit être que paix, amour et joie.
J'aurai aimé te montrer mon enthousiasme et ma joie de vivre paroxysmiques.

Mais bon, je n'y arrive pas actuellement.

Mais bon, je ne t'ai jamais rien promis, ici.

Tout me coûte (sens propre et sens figuré acceptés) et tout est effort. Je commence sérieusement à avoir la loque-staïle: je traîne à longueur de journée mon gilet mémé-à-trous et mon plaid rouge de chez Yves Caillou (ça te fait rêver, hein?). J'ai l'impression de brasser de l'air en permanence et de courir sur un tapis roulant ou faire du surplace comme tu préfères. J'ai autant d'énergie et de force qu'un bigorneau se dorant la coquille sur son rocher. J'ai autant de volonté et de motivation qu'une orchidée blanche se fanant dans ce pot sans que personne ne vienne s'en préoccuper. Je m'excuse par avance auprès de mon orchidée: j'ai beau la regarder se faner tout doucement, devenir toute rabougrie, je ne fais rien. Je pourrai la descendre, lui faire prendre un bain pour tenter en vain de la requinquer, mais même pas. J'espère ne pas être mise en examen pour non-assistance à fleur en danger par celui qui me l'a offert. J'ai pas franchement besoin de ça en ce moment.

Photo issue de la galerie de Nekurakun - Flickr

Je ne sais pas vraiment pour quoi ni pour qui je me lève le matin. D'ailleurs, si je m'écoutais, je resterais au lit toute la journée sans bouger le moindre petit orteil. M'enterrant sous ma couette à l'abri de tout ce qui me fait déprimer, de ceux tels de véritables toxiques qui se vantent que tout leur réussit et de ceux dont les visites se font rares, sous prétexte qu'ils sont débordés et qu'ils n'ont pas le temps. Me bouchant les oreilles et chantant sur l'air de Yellow Submarine envers ceux que j'évite à cause de leurs questions, toujours les mêmes, qui deviennent, au fur et à mesure des mois, déprimantes. Je me sens décalée, pas à ma place, aussi utile qu'un livre de mathématiques dans ma bibliothèque et aussi active qu'un lémurien agrippé à sa branche.
Laisse-moi juste pousser un monumental soupir.... qui pourrait me purger de mes pensées les plus sombres.

Exceptionnellement, je ferme les commentaires. J'espère que tu m'en excuseras mais ceci est un épanchement purement égotique, par conséquent, il n'y a rien de plus à rajouter.